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Un peu d'histoire du village

Article extrait de la plaquette Autour de Saint Hilaire (plaquette d'information sur le sentier, disponible à la mairie)

Il y a très longtemps...

Au début de notre ère, les Romains réutilisèrent une très ancienne voie placée sur l'axe Toulouse-Dax pour relier Tolosa (Toulouse) à Lugdunum-Convenarum (Saint-Bertrand de Comminges). C'est l'actuelle "Voie Romaine". Les voyageurs se désaltéraient à "la Hount", source jamais tarie qui servit à alimenter le lavoir municipal jusqu'à une époque récente.

Plus tard...

Le village se serait appelé Sant-Alari, puis Saint-Hilaire, du nom d'un évêque de Poitiers du VIème siècle. Mais, Alari est peut-être la forme occitane du français Hilaire ou est-ce une référence à un Wisigoth du nom de Alaric ? Le hameau de Villeneuvette constituait une entité autonome dirigée par un Seigneur. Jusqu'à la Révolution, deux familles des domaines du Soulé et du Galant fournirent des Capitouls : les "de Vaysse" et les "Mansencal". Le plus célèbre d'entre eux, Jean de Mansencal fut premier président du Parlement de Toulouse et posa la première pierre du Pont Neuf de Toulouse.

Epoque contemporaine...

En 1912, Saint-Hilaire compte 215 habitants et on y compte : deux aubergistes cafés-limonadiers, un marchand de bestiaux, un boucher, un boulanger, un chaisier, un coiffeur, deux couturiers, deux épiciers-merciers, un forgeron maréchal-ferrant, un marchand de fourrage, un menuisier-ébéniste, deux repasseuses, un courtier en vins. On retrouve les traces de ce peuple, depuis son implantation jusqu'à nos jours, dans les noms des lieux-dits : Pètelèbe, le Merle, Hurguet, Berniche, le Castellan, le Galant, le Soulé, Coucou, las Graouos, las Troncas, Bordeneuve, la Monde, Camp de Castets, le Barricaut, le Charrot, Espérès, la Baylacque, etc. Des noms empreints d'une langue et d'une civilisation qui ont marqué notre histoire et celle des provinces Occitanes du Val d'Aran (Espagne) et du Val d'Aoste (Italie).

Aujourd'hui, Saint-Hilaire compte presque 1000 habitants et ne cesse de grandir. La proximité de Muret et de ses nombreux services explique, sans doute, l'absence de commerces sur notre commune.


L'Abbaye de l'Oraison-Dieu

Article extrait de la plaquette Autour de Saint Hilaire (plaquette d'information sur le sentier, disponible à la mairie)

L'ordre cistercien apparu en 1098, prend un essor considérable, des abbayes sont construites dans toute l'Europe.

La fondation de l'Abbaye de l'Oraison-Dieu se situerait entre 1119 et 1136. D'autres documents la situent plutôt à la fin du XIIème siècle.

Toutefois, ce sont des moniales du monastère de la "Lumière-Dieu" de Fabas, apparu avant 1150 qui vinrent créer l'abbaye de "l'Oraison-Dieu". Celle-ci prospère de façon importante grâce aux dons et à l'origine noble des 23 religieuses qui y oeuvraient. Les dons et legs affluent : moulins et fours de la ville de Muret, terres à Ox "d'une grande contenance", maison à Muret, 100 marcs sterling légués par Raymond VII de Toulouse.

Après avoir subi les agressions liées à "la guerre des Albigeois", (que nous appellerions "l'Epopée Cathare"), les pillards, les routiers anéantirent, pillèrent et brûlèrent l'Abbaye de Saint-Hilaire en 1442. Les religieuses survivantes s'installèrent à Muret et leurs biens, très importants, furent annexés par l'Abbaye cistercienne d'Eaunes qui en vendit une grande partie pour acquitter leurs dettes personnelles. L'acheteur fit bâtir sur les lieux mêmes de l'ancien monastère, une métairie qui prit le nom de "l'Oraison-Dieu". Cette métairie subsistera jusqu'à une époque assez récente.

Elle se situait à proximité de la Louge (du côté de Bordeneuve).

Pourquoi n'y a t-il pas plus d'information concernant l'Abbaye de Saint-Hilaire dont certains historiens, anciens ou modernes ignorent jusqu'à son existence, alors que les fondations cisterciennes sont nombreuses dans le diocèse de Toulouse ...?

L'Oraison-Dieu fut une abbaye de femmes, moniales d'origine noble. Quelques années plus tard, les troubadours feront progresser l'image de la femme et sa reconnaissance dans la société du XIIème siècle finissant.

Mais ceci est une autre histoire ... qui n'est encore pas finie.


Chronique du passé

Article de Gérard Prin
publié dans l'Echo de Saint Hilaire
(n°24, avril-mai 2002)

Vers 1880, l'instituteur de Saint Hilaire se nommait M. Doumenjou. Il eut la bonne idée d'effectuer un petit reportage sur Saint Hilaire.
J'ai retrouvé, aux Archives Départementales, le texte manuscrit, à l'encre et à la plume, avec, comme il se doit, les pleins et les déliés.
Je vous livre quelques éléments de ce texte.


Urbanisme
Les maisons sont bâties de chaque côté des chemins, elles sont, en général, basses, construites en briques cuites, chaux, cailloux, sable, briques crues...
L'église, bâtie il y a vingt ans est dépourvue de clocher et se trouve au centre du village. A droite de cet édifice est située la belle école de garçons construite en 1878. A gauche de l'église, il y a une école libre de filles construite en 1865.

Agriculture
Chaque hectare rapporte, en moyenne, 25 hectolitres de froment et 34 d'orge.

Commerce et industrie
Un moulin sur la louge qui, depuis quelque temps, ne travaille plus beaucoup.

Administration communale
La commune a un maire, un conseil municipal composé de 10 membres, y compris le maire et l'adjoint.


Extrait de la "Revue Historique de Toulouse - 1923" que Gérard Prin a publié dans l'Echo de St Hilaire du mois d'avril 2003

En 1657, il y avait au lieu de "Saint Hilaire, près Muret", une bande composée d'hommes et de femmes "soy disant boèmes", qui se livraient à toutes sortes d'excès dans le pays, pillant de nuit et de jour, attaquant et dépouillant les voyageurs "de telle sorte que les sujets du roi ne sont pas assurés dans leurs maisons".
Le Procureur général porta le fait à la connaissance de la Cour, le 21 août 1657. Il ajoutait dans sa requête que le sieur Joachin Despaigne, sieur du Solé [ndlr. aujourd'hui sans doute Le Soulé] donnait retraite dans sa maison à ces malfaiteurs, et favorisait leurs désordres. Il faisait encore observer que la terre de Saint Hilaire dépend de la juridiction de Muret, que la Cour, par plusieurs arrêts, a déjà fait défense à ces bohémiens de résider dans ce district, et que, enfin, plusieurs de ces bandits ont été condamnés aux galères et échappent à toute sanction.
La Cour, dans la même audience, ordonna la capture de ces "soy disant Egixptiens ou Boismes" [ndlr. gitans et bohémiens] qui seront attachés à la chaîne avec les autres galériens, pour six ans. Elle leur fait encore défense de s'attrouper "ni habiller en Boismes, de porter les cheveux longs, dans le ressort de la Cour, sur peine de la vie" [ndlr. risque de peine de mort]. Elle dit, enfin que contre Despaigne [ndlr. Despaigne, D'espagne, cette famille Despaigne ne paraît pas se rattacher à la grande maison d'Espaigne], il sera ouvert une information dont nous ne savons rien.


Petite Histoire de Saint-Hilaire

Extrait de "Eglises et Chapelles de la Haute-Garonne"
Par Jean Coppolani et AREC 31
Editions de l'Association des Amis des Archives de la Haute-Garonne (Avec l'autorisation de M. L'Abbé Jean Rocacher)
Texte recueilli par Jean Abadie


Saint-Hilaire,
en latin : Sanctus Hilarius,
en occitan : Sant-Alary

LA commune de Saint-Hilare était, sous l'Ancien Régime, une "communauté d'habitants" dont la première mention comme unité "civile" est contenue dans un arrêté du Parlement de Toulouse de 1633 relatif à la confection du "Livre Terrier" (le cadastre) de la communauté. Mais un lieu de Saint-Hilaire est déjà mentionné dans un document du cartulaire de l'abbaye de Léat dont la date se situe entre 997 et 1030, et en 1318 la bulle de délimitation du nouveau diocèse de Toulouse mentionne le prieuré féminin de l'Oraison-Dieu, de l'ordre de Cîteaux, situé "au lieu de Saint-Hilaire dans l'archiprêtré du Lherm". L'histoire de ce prieuré reste à faire. L'esquisse qu'en a tenté Victor Fons voici un siècle et demi place sa fondation entre 1126 et 1149. Uni à l'abbaye d'Eaunes en 1444, de nouveau indépendant en 1615, le prieuré abandonne en 1645 son emplacement primitif pour d'établir dans la ville de Muret près de l'église paroissiale Saint-Jacques. En 1761, le prieuré est réuni au couvent toulousain des Salenques et les locaux de Muret vendus au subdélégué d'Alayrac qui en fait sa résidence privée. Un lieu-dit l'Oraison-Dieu, sur la rive droite de la Louge à un kilomètre environ du village actuel, marque sur la première édition de la carte d'Etat-Major (1859), l'emplacement du couvent primitif, réduit au XVIIIe Siècle à une métairie, mais rien ne nous renseigne sur son architecture.

A côté de cet établissement religieux, une visite pastorale de la fin du XVIe siècle mentionne l'existence de trois églises sur le territoire de Saint-Hilaire. En 1746, une autre visite pastorale précise que les religieux ont leur résidence à Muret, mais qu'il existe une chapelle au lieu de l'Oraison-Dieu, distincte de l'église du village. Celle-ci est une annexe de Lavernose, avec, pour titulaire Saint-Hilaire et pour patron le prieur d'Uzeste au diocèse de Bazas. Depuis le Concordat de 1801, c'est une paroisse du doyenné de Muret, passée au doyenné de Rieumes et actuellement desservie par le curé du Lherm par doyenné de St Lys.

Historique

L'église, visitée en 1746 par l'archevêque Antoine de la Roche-Aymon, est un bâtiment "solide" et "bien couvert", au sol pavé, éclairé par de grandes fenêtres et qui ne possède qu'un seul autel. Il n'existe pas de sacristie ; les fonts-baptismaux sont en bon état, le clocher est en cours de construction — ce qui pourrait indiquer une église neuve encore inachevée. Mais à la fin du siècle, Loménie de Brienne, dont l'épiscopat va de 1762 à 1787, note que l'église est en partie écroulée et que les fidèles doivent se rendre à Lavernose pour assister à la messe. Peut-être y avait-il eu des malfaçons ?

En 1834, une nouvelle visite pastorale de Mgr d'Astros fait état d'une église pavée de briques dans la nef et de pierre dans le chœur, avec un autel en bois muni d'un tabernacle "vieux" et doré, un appui de communion en bois ; enfin, il existe une chapelle. Mais, si l'on en croit la délibération du Conseil Municipal du 27 février 1856, cette église "délabrée", "éloignée du village, près du chemin de Muret à Lavernose [ NDLR : aujourd'hui Voie Romaine], dans un terroir humide (au bord de la Louge) et desservie par un chemin "impraticable" (sans doute l'emplacement actuel du cimetière), ne peut plus satisfaire aux besoins de la paroisse et doit être remplacée.

En exécution de cette décision, un plan et un devis sont demandés à l'architecte toulousain Delort, qui avait, notamment, réalisé à Toulouse l'église Saint-Aubin. Le terrain, donné par le Sieur Bribes, est situé au carrefour central de la commune, à la rencontre de l'actuelle route de Toulouse à Muret et Lavernose et au-delà avec la route du Lherm [NDLR : emplacement actuel de l'église du village au croisement de l'Avenue de Gascogne avec les Av. Tolosane et du Mont Valier]. Plan et devis sont remis le 10 septembre 1856 : ils proposent une église à nef unique de trois travées, avec un chœur pentagonal flanqué au nord d'une sacristie rectangulaire ; deux chapelles également rectangulaires ouvrant sur la première travée de la nef et formant un faux transept. Le chœur sera voûté d'ogives, la nef et les chapelles d'arêtes ; les fenêtres, à raison de deux par travée et de trois à l'abside, et une au fond de chaque chapelle, seront garnies de vitraux. Sur la façade s'élèvera un clocher-mur à trois baies en tiers-point, surmontant une rosace et un portail également en tiers-point. Les murs seront en briques, crépis à l'intérieur et à l'extérieur. Le sol sera carrelé en briques. Le montant total du devis se monte à 14851,47 francs, dont 2515,90 pour les chapelles. Les travaux sont adjugés à un entrepreneur nommé Justaud, les chapelles étant réservées pour une campagne ultérieure. La première pierre est posée le 15 mars 1857 et bénie par l'archevêque Mgr Mioland.

La réception des travaux, le 14 mai 1860, porte la nef et le chœur voûtés et pacés, et, sur la sacristie ; la façade demeure inachevée. Une seconde campagne, qui n'a pas laissé de trace dans les archives, aboutit à la construction des deux chapelles, conformément au projet Delort, et d'une seconde sacristie symétrique de la première. Elle est antérieure au 3 janvier 1898, date à laquelle le Conseil Municipal décide d'achever l'église par la construction de la façade et du clocher. Le projet de l'architecte Romestin comporte un porche en avant de la nef, voûté et accompagné de deux petites salles latérales, l'une servant au dépôt des chaies et l'autre contenant l'escalier d'accès au clocher. Au lieu du clocher-mur prévu à l'origine, celui-ci est une tour octogonale de tradition toulousaine, à un étage surmonté d'une flèche, avec une ouverture en plein-cintre sur chaque face, le tout bâti de briques laissées à découvert. Une galerie de briques taillées surmonte le porche ; le portail en tiers-point est encadré d'une colonnade en briques avec chapiteaux en pierre. Le sol du porche est cimenté, son plafond fait de briques. Les travaux sont adjugés le 3 août 1901 à l'entreprise Arseguel pour 11418,31 francs. La date de la réception des travaux rete inconnue. Depuis, l'architecture de l'église n'a pas subi de modifications, mais un local municipal servant de remise au corbillard et à divers matériels appartenant à la mairie a été plaqué sur le côté sud, en avant de la chapelle.

On se trouve ainsi, en présence d'une église néo-gothique homogène, faite d'une nef à trois travées, d'un chœur composé d'une travée droite et d'une abside à trois pans, avec, en avant, un porche surmonté d'un clocher, deux chapelles ouvrant sur la dernière travée de la nef et deux sacristies flanquant le chœur. Nef, chœur et chapelles sont couverts de voûtes en tiers-point avec des ogives très minces, purement décoratives ; trois doubleaux et des pilastres scandent les travées de la nef. Les fenêtres hautes sont garnies de vitraux : ceux du chœur figurent Sainte Philomène et Saint Hilaire ; ceux de la nef mêlent grisailles et couleurs vives en rinceaux et entrelacs. Le sol de la nef est dallé de briques. Une petite rose à décor figuratif ajoure le porche en façade.

Dans le chœur est placé le Maître-autel de style baroque, en marbre gris comme son tabernacle, surmonté d'un retable néo-gothique. Sur les trois panneaux de l'abside sont placés trois tableaux anonymes, dont le style paraît accuser le XIXe siècle : au centre, un évêque "en gloire" sans doute Saint Hilaire, sur les côtés, d'une part, la remise des Clés à Saint Pierre, d'autre part, un épisode mal défini de la vie de Saint Paul. La première pierre bénie par Mgr Mioland a été retirée des fondations et placée en évidence dans le chœur. Murs et voûtes du chœur et de la nef sont décorés de fleurettes et autres petites figures sur fond beige clair, suivant une mode de la fin du XIXe siècle.

Les deux chapelles, qui ouvrent sur la nef par une large baie en tiers point, sont munies chacune d'un autel en marbre blanc, de style mal défini, et peintes en teintes claires. Celle du sud dédiée à Notre-Dame, est ornée d'un vitrail figurant la "femme vêtue du Soleil" de l'Apocalypse et conserve une Sainte Face en céramique, entourée d'un cordon, placée sur un chevalet ; celle du nord, dédiée à Sainte Germaine, porte un vitrail figurant sa patronne. Les noms des donateurs de ces vitraux, famille Boubes pour le premier, famille Rouzès pour le second, sont inscrits sous les figures. Au-dessus de chaque autel une niche contient une statue de la patronne de la chapelle. Les sols des chapelles sont dallés de briques comme ceux de la nef. Celui du chœur est dallé de grès.

Au revers du porche est édifiée une tribune à balustrade ajourée, renflée en son centre, le tout en bois. La cuve baptismale en pierre est installée en dessous, sur la droite.

Un toit à double pente, en tuiles canal, couvre la nef et le chœur, tandis que deux toits à pente unique, aussi en tuiles canal, couvre de chaque côté la sacristie et la chapelle. Les murs extérieurs ont gardé leur crépi gris ; le porche et le clocher sont en briques apparentes.